Chronique littéraire de Valérie de la Torre, auteure

19 janvier 2023

La Braconnière nous plonge dans les années soixante-dix quelque part en Provence, aux côtés de Diane, une jeune orpheline recueillie par sa tante. Sous la plume ciselée d'Alain Arnaud ; on découvre la vie d'une jeune fille qui a choisi d'arrêter sa scolarité et qui partage sa vie entre ses grands périples dans la garrigue où elle braconne, sa tante et quelques petites tâches ménagères rémunérées.
Le monde de Diane est à la fois très resserré car elle fréquente un petit nombre de personnes, et vaste, quand elle part faire corps avec la nature dans les collines provençales. Mais Diane grandit, et sous l'égide sa tante soucieuse de son avenir, elle doit s'ouvrir vers autre chose : elle ne pourra pas rester indéfiniment cette jeune fille habitée d'une certaine naïveté qui s'abreuve de l'air pur des collines. Pour se dessiner une vie, elle va être amenée à se frotter à des univers, des modes de pensées, des habitudes de vie qui lui sont étrangers et à un milieu social éloigné du sien. Des obstacles dont elle ne soupçonnait pas forcément l'existence et qui la construiront…
Tout comme dans son précédent roman, Intrigue à Uçhisar, Alain Arnaud nous offre une histoire pleine de profondeur, dans laquelle il dépeint les rapports humains avec délicatesse dans une langue soignée. J'ai été cueillie par cette histoire où l'amour de Diane pour la nature transpire à travers une écriture si musicale et imagée qu'elle n'est pas sans nous rappeler celle d'un certain Pagnol.

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