Chronique littéraire de Valérie DoSau

19 décembre 2022

Chronique de Valérie DoSau publiée sur Babelio et Facebook le 19 décembre 2022

Raphaël 10 ans marche dans les traces de sa maman Diane sous le regard bienveillant de son papy de coeur Victor, voici comment débute ce roman
très vite remplacé par la voix du narrateur qui va nous conter l'histoire de Diane la Braconnière, jeune orpheline de 17 ans recueillie par sa tante
Lorette au sein du hameau de Pierre Blanche « C'est Pierre Blanche, un hameau d'une quarantaine d'âmes. Les maisons y sont tassées les unes
contre les autres. Remises et hangars s'y agrippent et déforment leurs joues. Depuis toujours, le hameau fait bloc contre les saisons, le mauvais
temps et les événements. ». Jeune fille en fleur parcourant les collines pour y déposer ses pièges d'alude à oiseaux, discrètement pour ne pas être
découverte par le garde champêtre. Braconnière pour alimenter le garde-manger de la maisonnette, elle saute de cours d'eau en cours d'eau, libre
comme l'air. de petits métiers en petits métiers, soit nounou pour des enfants anglais, les Smith, venant en vacances dans ce petit coin de
paradis, qui l'éveillent à la langue anglaise, bien utile pour s'envoler vers d'autres cieux, soit aide-ménagère chez Sidonie vieille dame ayant des
difficultés à se déplacer, et chez Augustin, le père de Martin, son sauveur et ami, parti dans la légion au Tchad, soit femme de chambres au château
des Noblecourt, dont le fils Martial chasseur pour les vacances devient lui aussi son ami voire plus… de péripéties en péripéties, d'amitiés Noirot le
berger, Victor le caviste… en trahisons, de voyages à la découverte de Paris, de Washington, nous suivons la vie de Diane s'écouler sans
perdre de vue son goût pour la liberté qui la ramène toujours à la source de ce qui l'a construite, son village, sa maison celle de sa tante et ses collines
« À l'approche de la Drailleuse, les odeurs d'herbe humide gonflent ses narines et elle perçoit le chuintement de l'eau entre les rochers. Un fil
d'eau claire recoud la peau encore ridée au sortir de la nuit. »
Alain Arnaud, comme à son habitude, nous offre un très beau roman, une histoire passionnante, au demeurant classique aux notes de Pagnol (nous
y retrouvons les rumeurs véhiculées par les gens de la campagne vivant dans un microcosme, dont l'un des seuls plaisirs est de colporter les
moindres ragots) , mais qui nous entraîne par sa plume poétique avec grand plaisir à découvrir le parcours semé d'embûches de Diane la
braconnière. Toujours sublimé par des descriptifs époustouflants des paysages à la Bracq, Zola, Flaubert et tous les grands du genre, d'une
précision millimétrique et détaillée au fusain comme un tableau de Cézanne ou autre Gauguin.
L'auteur nous offre à chaque œuvre la découverte de personnages attachants, des contrées qui nous font rêver et un vent de liberté…
Voici un livre qui trouvera une jolie place au milieu des santons de Provence ou au pied du sapin, plus qu'une décoration, il agrémentera vos
fêtes de fin d'année d'un moment d'évasion littéraire, je vous invite à le découvrir

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