Encore un bien beau récit de vie que nous offre là Alain Arnaud avec son 6ème roman  » La Braconnière « . On pourrait n’y voir qu’une ode symphonique à la nature, à la liberté, ou au  » bon vivre  » de nos chemins d’errance d’antan . . . et ce serait déjà très bien. Mais ce serait mal connaître l’auteur qui, dans ce roman comme dans les précédents, nous distille subtilement et avec sensibilité matière à nous interpeller sur les ressorts cachés ou autres fragiles réalités qui régentent nos parcours de vie. Ainsi donc nous allons suivre avec une certaine délectation mais aussi, pour certains, un brin de nostalgie, Diane, jeune orpheline, dans son errance sauvageonne au cœur de collines provençales magnifiquement mises en scène par la plume poétique et sensible de l’auteur.
Mais c’est une série de rencontres impromptues, d’événements inattendus, qui vont se bousculer dans ce petit hameau provençal. C ‘est donc de manière concrète que la jeune femme naissante prend alors conscience que derrière cet espace de liberté qu’adolescente elle percevait comme une bulle
sécurisante se cachent d’invisibles murailles, avec autant de cloisons érigées en obstacles à franchir ou règnent préjugés, suspicions et différentiations sociales. Manquant de repères sociaux et familiaux, pourra t’elle compter sur le sage pâtre berger de ses collines ou sur le jeune voisin aristocrate qu’elle rencontre dans ses errances pour l’aider à tracer son destin et donc se confronter aux choix douloureux qui orienteront son avenir.
Oui, encore un bien beau roman que l’on ne peut que chaudement recommander

M