9 en numérologie symbolise la fin d’un cycle, un enfant naît au neuvième mois de la grossesse, le bilan aussi.
En astrologie il correspond au signe du Sagittaire qui est épris de liberté, d’horizons lointains, de philosophie.
Ces synchronicités traversent le roman d’Alain Arnaud et l’éclairent. En effet le personnage principal, Angel Caseneuve, atteint le crépuscule de sa vie. Il a mené une existence très libre, libertine même. Amoureux de conquêtes féminines, il en
garde simultanément les souvenirs agréables d’une sexualité exacerbée, toutefois en filigrane un sentiment de culpabilité. A-t-il fait souffrir ces femmes qu’il a désirées, mais qu’il a quittées si rapidement ?
La majeure partie de sa vie s’est déroulée au Québec, et sur le tard il choisit d’élire domicile sur l’île de Porquerolles, le hasard des annonces – aussi le désir prégnant de tourner la page de sa vie de Don Juan – également une volonté d’apaisement, se ressourcer face à la mer – ses couleurs – ses odeurs – ses saveurs.
Mais ce rêve ne va pas se concrétiser, car les évènements – ou le destin si l’on préfère, vont en décider autrement. La maison qu’il a louée habite des secrets inquiétants, des mystères non élucidés, qui font peser une menace à son nouvel occupant. Son ancien locataire, que les insulaires décrivent comme solitaire et imprévisible, serait un journaliste d’investigation enquêtant sur un des scandales majeurs de la cinquième république. Mais n’allons pas plus loin, afin de ne pas gâcher le plaisir de la découverte de ce livre, mi thriller-mi introspectif.
Les qualités de ce livre ? Son originalité dans le mélange des genres : à la fois polar, très sensuel, poétique, nostalgique et hyper sensible. Angel, depuis son âge avancé, assiste à sa propre métamorphose : il a tellement aimé les femmes d’un désir compulsif et charnel, qu’il réalise sur le tard ce qu’une compagne à ses côtés aurait pu lui apporter de sérénité, de compassion et de communion.
Des personnages féminins vont d’ailleurs lui confirmer ce sentiment de plus en plus puissant, et l’initier à une nouvelle éducation sentimentale.
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