Dès les premiers mots, l’ambiance est posée, rude et douce à la fois, visuelle et sensitive, à l’image de ce pays de contraste qu’est la Norvège dans ce « Grand Nord » mal connu, atypique. Je sais que l’auteur est allé sur place il y a quelques temps. Ce qu’il a vu et ressenti durant son séjour alimente les descriptions de ces lieux dans son livre.
En quelques paragraphes, les personnages se dessinent au travers de leur passé, de leurs pensées en ce dernier jour de croisière à bord de l’Express Côtier. On s’attarde sur six touristes venus de Paris : Mina, une femme âgée et riche, Daphné, son auxiliaire de vie à qui elle a offert cette croisière en remerciement de ses loyaux services, Serge, le fils de Mina, un cinquantenaire à qui la vie n’a pas vraiment souri, puis Diego, chef d’entreprise qui a créé la société de service d’aide à domicile qui emploie Daphné, Angèle sa seconde femme et Coralie la fille de son premier mariage. Un groupe hétéroclite s’il en est, qui a cohabité durant les quelques jours de traversée. De retour à Paris, chacun reprend le fil de sa vie, mais rien ne peut plus être comme avant.
Si l’enquête criminelle reste le cœur de l’histoire, l’auteur nous projette au-delà de ce périmètre restrictif. Les personnalités se fortifient au fil des chapitres, elles nous interpellent par leurs disparités et néanmoins leurs interdépendances. Le suspense est mené avec brio de bout en bout et sur un style littéraire très personnel, visuel et poétique, dont l’auteur ne se départit jamais et que j’apprécie énormément.
« le crime de l’Express Côtier » est un thriller soft (comme le présente Alain Arnaud lui-même), qui vous embarque à bord de sa surprenante enquête pour une fin qui ne se laissera approcher qu’en tout dernier ressort…
(Note de 5 étoiles sur Babelio.com)

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